click to expandCOUCOUNET N°5

 

De Ziguinchor à Kafoutine en passant par les bolongs.

 

Nous avons décidés d’essayer de nous rendre à Kafountine, dans le nord, par l’intérieur ce sera une première si nous pouvons passer, nous prenons des renseignements à droite et à gauche au restaurant « Le Perroquet » devant lequel nous sommes mouillés a Ziguinchor, tout le monde à son mot à dire « il n’y a pas assez d’eau » dit le premier, « les bateaux sont trop larges et vous laisserez la peinture sur les palétuviers » dit un autre, a priori un voilier y est déjà aller, c’est celui de Pierre Ribes qui fait dans l’humanitaire depuis une vingtaine d’année, mais son bateau est plus petit et a un tirant d’eau très faible.

Nous demandons conseil à notre ami Loulou, qui prend de suite les choses en main, il téléphone  à Kafountine en plein pays soit disant « indépendantiste »  et fait descendre deux soi disant « autonomiste »  Jonas Diassy pêcheur à l’ile de Kaïlo et responsable de la pirogue sanitaire de Kafountine qui permet d’évacuer les malades et qui permet également d’effectuer des vaccinations dans les 17 iles du Bliss et Louis Diatta  de l’ile Hitou agent sanitaire secouriste donnant un coup de main à Jonas et pêcheur le reste du temps. Ils connaissent parfaitement les belongs, ils embarquent sur Galatée et Vanikoro, alors que Loulou embarque sur La Françoise.

Après avoir effectué les dernières vivres au marché et effectué les dernierspleins d’eau avec les bidons de 20 litres au Perroquet en vue d’un isolement d’une quinzaine de jours, nous appareillons vers 11 heures le 11 novembre.

 

Nous devons redescendre la Casamance sur une quinzaine de milles pour prendre à droite le Marigot de Gambie, notre depart un peu tardif nous oblige à démarrer les deux moteurs pour lutter contre le courant de marée qui remonte la rivière, vers 14 heures après le déjeuné les choses se corse lègérement il faut surveiller le sondeur surtout à l’entrée des bolongs ou le fond remonte jusqu’à 1,30 mètre, ça ne nous pose pas beaucoup de problème puisque notre tirant d’eau est de 80 centimètres au niveau des safrans et des hélices, toutefois nous naviguons avec les dérives descendus à 1 mètre car il vaut mieux toucher les dérives que les hélices.

 

click to expandVers 18 heures à la tombée de la nuit après avoir hisser David et Jean Philippe en tête de mat pour admirer le paysage, nous décidons de nous arrêter pour passer la nuit sur la berge face à un Baobab géant, après avoir mouillé et manœuvré pour mettre les bateaux à couple, la manœuvre terminé un de nos guide nous indique énergiquement qu’il y a un essaim d’abeille à la base de l’arbre et qu’il vaut mieux déguerpir rapidement si nous ne voulons pas avoir une visite gênante dans la soirée, aussi tôt dit aussitôt fait la manœuvre de départ étant plus rapide qu’a l’arrivée et pour cause bzzz, bzzzz, nous déguerpissons promptement avec une énergie qui nous étaient encore inconnue pur aller mouiller dans un endroit un peu plus aéré.

 

Le 12 au matin après avoir pêché quelques poissons que nous mangerons à midi, nous reprenons le cours des belons première à droite vers le nord tout en surveillant le sondeur, celui ci nous indique parfois qu’il n’y a pas assez d’eau sous le bateau 80 à 90 cm seulement a marée haute nous manœuvrons pour trouver à droite ou à gauche un peu plus d’eau, ça passe quand même, sauf Philippe un peu trop optimiste qui réussi à planter les deux safrans dans la vase, nous sommes obligés de mouiller Galatée et La Françoise de mettre un zodiac à l’eau pour allonger une aussière entre Galatée et Vanikoro pour le tirer de sa mauvaise position, heureusement le fond est mou et les bateau ne souffre pas.

 

click to expandEn début d’après midi nous mouillons devant le village de Boune, (200 habitants), les enfants courent au bout du ponton en criant, c’est la fête pour le village, c’est la première fois que des catamarans arrivent ici, ils sont fières et émues me raconte Pierre le secouriste responsable du dispensaire, nous rencontrons les vieux du village, ils désirent organiser une fête pour notre retour de Kafountine pour le lendemain soir, c’est d’accord nous nous occupons avec Louis d’acheter 50 kilos de riz, des oignons 2 sacs de vermicelle, du pastis (ici la bouteille coûte 2 euros ou 1200 Francs CFA) etc.., le village prévoit de tuer une chèvre et un cochon.

 

Dans l’après midi nous appareillons avec la marée pour tenter de monter le plus près possible de l’hotel Karone à Kafountine, çà devient de plus en plus difficile, nous longeons les paletuvier car il semble qu’il y a un peu plus d’eau sur le bord du belond, nous mettons de temps en temps la coque dans les arbres.

Au bout de 2 heures nous envoyons un zodiac devant pour sonder le fond et constatons qu’il est préférable de faire demi tour pour trouver un endroit pour mouiller, sans que nous nous échouons à marée basse, nous finirons les deux milles qui nous reste avec les zodiacs.

 

Nous faisons demi tour, David ne se sentait pas bien depuis midi, et les choses empirent, il a des frissons, il grelotte, il a de la température, mal au ventre à la tête, sensation de grippe, il a tous les symptômes du paludisme, avec Louis nous décidons de ne pas perdre de temps et nous décidons de l’évacuer rapidement.

click to expandJe saute dans le zodiac pour récupérer Jean Philippe et Gui sur les autres bateaux afin qu’il s’occupe de La Françoise, 2 minutes après nous fonçons a 15 nœuds vers l’hôtel Karone à 2 milles d’ici ; en arrivant nous expliquons la situation aux militaires à l’accostage qui s’occupe du zodiac, nous filons voir le patron de l’hôtel « Gérard », qui nous propose une voiture, nous téléphonons à Jules César, le pharmacien et ami de Loulou, qui nous envoie une voiture, une demi heure plus tard, jules césar confirme la crise de palu, David reçoit une injection de Fansidar, nous allons le coucher dans un campement près de là ou nous passerons la nuit, mauvaise nuit pour David, vomissement, sensation de froid, sueur, le lendemain tout va bien, la crise est terminée heureusement que nous avons fait vite…

 

Le 13 au matin nous retournons à l’hotel Karone nous invitons Gérard le patron à prendre l’apéritif sur les bateaux,  à midi, il nous rejoint avec un jetski, que tout le monde essayera, David y compris, étonnant contraste avec la veille, nous avons toutefois acheté une injection de Fansidar pour chaque bateau (au cas ou…).

 

L’après midi, nous retournons à Boune et arrivons en soirée, le village nous attends depuis le matin 10 heures, les femmes se sont fait belles, elles dansent en cercle pour nous souhaiter la bienvenue, et invitent chacun de nous à tour de rôle à venir danser au centre du cercle, la nuit se passe au son des jumbés , on se demande ou ils trouvent l’énergie de danser comme ça toute la nuit !

 

click to expandLe lendemain matin c’est un peu tard que nous nous réveillons, nous partons en Zodiac dans un petit « belond » de 5 mètres de large en fin de matinée dans le village de Jonas notre guide pour le raccompagner, son village est très beau , entourée de grands baobab, de palmiers et de cocotiers, nous sommes invités dans la famille de Jonas pour déguster du vin de palmes (beurk).

L’après midi nous appareillons avec la marée pour redescendre vers Ziguinchor, nous passerons la nuit au même mouillage que la dernière fois, et le lendemain nous retrouvons Tiaré qui nous attends à la pointe saint georges près de l’hotel du même nom, c’est à cet endroit que les premiers troubles avaient débutés en Casamance vers 1993.

Nous arrivons à Ziguinchor de nuit vers 8 heures du soir pensant passer une soirée tranquille, grossière erreur, il n’y avait pas un quart d’heure que nous étions au mouillage qu’une grosse pirogue de mer d’une vingtaine de mètre de long et d’une vingtaine de tonnes a dérapée emportant avec elle une deuxième pirogue du même genre, la première est tombée en travers sur les étraves de Vanikoro, tandis que la deuxième venait tranquillement se mettre sur La Françoise, Philippe s’en est sorti avec un chandelier tordu et quelques éraflures, Nous avons eu plus de mal à nous en sortir car notre pirogue a eu la mauvaise idée de crocher son grappin dans notre chaîne, et est venu se placer entre les deux flotteurs à l’arrière du bateau après moult manœuvres nous nous en sommes débarrassée.

click to expandQuelle bonne nuit, enfin, à 9 heures du matin, une pirogue chargée de femmes voulant traverser la rivière pour aller travailler dans les rizières vient nous heurter en panne de moteur (il y a des jours à pas de chance).

Nous allons faire un tour à terre au cybercafé puis faire quelques courses nous manquons de vivres

 

 

A bientôt sur le net

 

Michel