Bonnes fêtes  GG   vendredi 27 décembre 2002 à 19h28 

Bonjour à tous j’espère que vous avez passé un bon Noël et que la fin de l’année sera tout aussi agréable . Toute la famille de GUY lui transmet une bonne année ainsi qu’à tous les autres navigateurs. J’en fais de même .

Bonne année et de grosses bises à tous Lucienne 


Calypso aux antilles           vendredi 27 décembre 2002 à 19h26 

Bonjour à tous
durant les 16 jours de notre traversée les messages se sont accumulés sur notre mail alors avant de vous repondre à chacun ce qui va me demander plusieurs heures dans un cyber café, je vous envoie ce petit compte rendu de notre traversée.
Nous avons quitté Mindelo le 7 decembre vers 12 heures après avoir la veille au soir diner dans un restaurant avec musique cap verdienne un violoniste et deux guitares.
Apres les dernières courses la visite a la douane, l'achat des fameux petits pains de Mindelo, nous sommes fin pret pour traverser.
La Francoise est partie environ deux heures avant nous ce qui compte tenu de son équipage 3 hommes decidés a faire marcher le bateau nous laisse peu d'espoir de la revoir avant les Antilles.
Galatée est parti deux heures après nous.
Bon vent pour cette premiere journée et nous attaquons notre premiere nuit pour ma part je monte les quarts couche dans le quarré et je vais voir toutes les vingt minutes environ si tout va bien...
Brigitte beaucoup plus sérieuse elle va même jusqu'à prendre la barre jugeant que le pilote fait trop de zig zag et c'est vrai qu'ainsi elle arrive à maintenir notre position par rapport a Galatée qui nous avait rattrape à la tombée du jour.
Dimanche 8 
L'alizé se montre un peu défaillant et pour avancer nous sommes obligés d'envoyer le spi, l'inconvénient c'est qu'il faut rester à la barre et à deux cela est très astreignant. On avait envie de poisson alors on a mis la ligne à l'eau 10 minutes plus tard nous avions une belle dorade coryphène que nous avons accommodée au repas de midi à la tahitienne suivant une recette d'Antoine un régal!
Pour être plus cool, bien sur on a tombe le spi et naviguons plein vent arrière génois tangonné.
Nous apprécions beaucoup le téléphone Iridium qui nous permet à tout instant de faire un petit coucou aux uns ou aux autres pour donner de nos nouvelles et en prendre.
La nuit fut juste perturbée par quelques manoeuvres de tangons.
Le 9 bonne journée à la voile
Le soir un grain nous arrive dessus nous suivons sa progression au radar et pouvons nous dévier un peu pour le voir passer juste devant nous.
Dans la nuit alors que nous n'avons vu aucun bateau depuis trois jours nous croisons deux cargos en moins d'une heure dont un que j'estime en route de collision et qui ne semble pas nous avoir vu et ne répond pas a nos appels radio, je préfère assurer et me détourner pour passer derrière.
Mardi 10
Au petit déjeuner devant nos bols fumants et les toasts grillés, la ligne se met à se dérouler nouvelle prise! sagement nous décidons que le poisson attendra la fin de nos agapes. C'est une belle dorade coryphène.
Comme le vent semble forcir j'essaie de descendre la grand voile et de gréer deux focs en ciseaux soit une heure de manoeuvre sur le pont mais le résultat est assez sympa.
2 heures plus tard le vent tombe et nous sommes obligés de renvoyer la grand voile
Toutes ces manoeuvres pour finir deux heures plus tard au moteur.
Notre idée bien sûr est que le fameux alizé, le trade wind comme disent les anglais est un vent tellement régulier qu'il ne peut faire défaut très longtemps et comme nous avons environs 3 jours d'autonomie en gasoil on devrait pouvoir faire route jusqu'à ce qu'on retrouve le vent.
Mercredi 11
Journée pétole encore plus "grave" que la veille !.
Minuit toujours pas un souffle d'air vers 1h du mat, alerte un petit souffle d'air, on établit les voiles puis plus rien! on remet le moteur.
Jeudi 12
Vers 7 heures un peu de vent, on marche à la voile a 4 noeuds et envoi du spi
jusqu'à 15h nous marcherons à la voile et ensuite succession de voile et de moteur pendant 3 jours, le problème c'est que nos réserves en carburant s'épuisent, le scénario est toujours à peu près le même.
Le vent se lève vers 7 heures, nous envoyons le spi et il nous lâche vers 17 heures, ces journées sont épuisantes car il faut beaucoup de manoeuvres pour avancer un peu.
Le matin à 7 heures, nous revêtons notre tenue de travail casquette lunettes et crèmes solaires et on se bat tant qu'il y a un peu d'air pour faire avancer le bateau.

samedi 14
vers 23 heures il semble que nous touchons un peu de vent si c est l'alizé il n est pas bien violent mais ce sera suffisant pour passer une bonne nuit.
Mais avant cela nous nous étions régalé d' un pot au feu le matin Brigitte me dit je vais faire un pot au feu avec les légumes frais qui restent . Nous mettons la ligne à l 'eau et au moment de débuter une petite sieste le moulinet se met à se dévider .Debout! et je remonte une splendide dorade coryphène lorsqu'on la tire dans l'eau elle est d'un bleu étincelant, sortie de l'eau elle est jaune vif et une fois morte elle prend la couleur argentée de tous les poissons. Un filet de cette daurade a assure le pot au feu et nous pensons avoir trouve la cuisson idéale pour ce poisson 10 minutes dans l'eau bouillante hors du feu.
Voila une semaine que nous avons quitte Mindelo nous avons aux prix de pas mal d 'efforts et de 51 heures de moteur parcouru 860 milles sur les 2011 de notre traversée.
Nous avons retrouve Galatée qui comme nous erre dans la pétole.
Nous recevons une météo sur RFI qui nous indique que l'alizé se trouve au sud du 15 nord comme nous sommes a environ 50 milles du 15 nord je décide de brûler mes dernières réserves de gasoil pour aller chercher le vent Galatée fait de même.
Dimanche 15
Nous sommes au sud du 15 nord et toujours rien.
Nouvelle journée pétole envoie du spi nous nous traînons a deux noeuds les voilent claquent dans tous les sens.
Heureusement nous ne nous laissons pas abattre Brigitte prépare pour Midi un gâteau de poisson et vers 16 heures bananes flambées car le régime acheté au Cap Vert est maintenant a point.
on en profite même pour faire la lessive!
se traîner dans l' atlantique sur la route des alizés pendant 5 jours dans la pétole c'est un scénario que je n'avais pas imaginé.
Le dimanche soir je donne mon petit coup de fil traditionnel a maman et nous avons un appel de Béatrice c'est très sympa de pouvoir ainsi parler un peu.
Vers 20 h nous touchons un petit vent de travers super.
Dans la nuit par précaution j'irais jusqu'a prendre un ris, le matin au réveil je note sur le journal de bord "super 52 milles sur la couchette", alors que la veille nous avions bataillé comme des fous pour parcourir 25 milles.
Lundi 16
belle journée de voile
Nous avons reperdu Galatée mais avons un contact visuel avec un voilier Canadien qui fait route sur les Antilles nous discutons un peu en VHF.
Le soir de nouveau le vent semble nous lâcher.
Mardi 17
bonne journée progression normale.
Je me lance dans la boulangerie mon premier pain est un peu spécial mais tout a fait comestible!
Mercredi 18
de nouveau vent faible on envoie le spi.
les voiles battent dans tous les sens.
Enfin le soir nous touchons un bon vent de nord est 15 à 20 noeuds pourvu que ce soit l'alizé!
Jeudi 19
Ca marche!
On prend un petit Marlin d'un mètre environ, je le ramène jusqu'au bateau, mais hésite un peu devant la bête au moment de le hisser dans le cockpit et il en profite pour retrouver sa liberté.
Nous devrons donc nous contenter d' une dorade
Vendredi 20
Le vent molli, il faut de nouveau envoyer le spi
Samedi 21
Cette fois nous le tenons pour de bon l'alizé, et il ne nous lâchera plus jusqu'à la Barbade ou nous arriverons le Lundi 23 vers 14H. Là, nous retrouverons LA FRANCOISE qui nous invitent a déjeuner pour notre arrivée (nous avions déjà déjeuné) mais nous acceptons de bon coeur et nous remettons à table comme si de rien n'était et savez vous ce que nous avons mangé? Une dorade Coryphène!

 

Mardi 24 décembre 2002
Martinique baie du Marin
conversation tel avec serge "galaté" , tout va bien pour eux ils sont au quai d'accueil au Marin, Philippe "Vanikoro" est la lui aussi dans la baie au mouillage
ils sont arrivés il y a déjà 2 jours  et vont fêter Noël ensemble.
nous pensons bien a eux.
GG

 

 


Lundi 23 décembre 2002

Michel vient  d'arriver à la Barbade, bravo  14 jours de mer , une belle aventure!!
GG

 

 

Terre en  vue , la Barbade
 
une belle traversée , il manquait du vent dit Michel
mais ça y est ils sont dans les caraïbes

 


 

Jeudi 12 décembre 2002   

Cybelle largue les amarres mardi ou mercredi cap sur le Sénégal, Dakar le club de voile est une bonne escale !!!! gg 

Point le  8 Décembre  2002      

distances parcourues

Vanikoro 400 M
Zig ZAG  300M
La Françoise  260M
Galatée  190 M
Calypso  120M
 

la méteo est favorable et un bon vent les pousse en direction de la Barbade !!!!!!  

GG

  Martigues 12 heures
le samedi 7 decembre 2002 

il est midi ! ici à Martigues, deux heures de moins au Cap Vert, je viens de parler avec Michel "
La Françoise" au téléphone; il est à Mindello. Cap Vert.


 


C'est donc la suite du mail d'Alain que vous avez du lire.
Hier  tout va bien pour eux, après une ballade  dans l'ile Sao Vicente : découverte de cascades, végétation superbe comme le décrit si bien Alain.
Michel me confirme que Philippe et Alain sont déjà en route vers les Antilles, direction La Barbade, donc une traversée de l'Atlantique qui va durer environ 12 jours. 
Nous aurons de leurs nouvelles vers le 20 décembre si Eole les pousse corectement.
Pour la petite histoire la traversée Dakar > Sale (la première île du Cap Vert ) 42h de près, ouf!!!!
durdur pour ceux qui apprecient moyennement le près!! Mouillage à Palmeira en arrivant à Sal. puis de Sal à Sao Nicolau (63M) record de vitesse en 6h pour Michel!!! bravo. Michel a fait des pointes à 15.8N et Philippe 17.5N !!! youaaaah!!

ils ont navigué et visité l'archipel du Cap Vert.
   Michel appareille dans quelques minutes. Serge partira dans l'après-midi.
 bon vent à tous et bonne traversée.

GG

 Friday, December 06, 2002 7:47 PM  Calypso

Je vous écris du mail de l'Alliance Française de Mindelo. Je suis très enthousiaste sur le Cap vert. Demain nous devons appareiller pour les Antilles, j'aurai le temps pendant la traversée de vous raconter la suite de notre escale mais, pour ce soir, je dois terminer les ultimes préparatifs du bateau. Voici donc ce que j ai écrit hier

En Mer le 5/12/2002
Me voici plein de courage pour reprendre mon petit récit.

Après vous avoir tous quittés, notre retour à Dakar s'est passé sans encombre. A l'arrivée au Club de voile de Dakar, Lamine et Mamadou, les gardiens de Calypso, nous attendaient devant le portail à minuit et avaient requisitionné une annexe pour nous permettre de rejoindre notre bord. Et nous voila Brigitte et moi ramant dans la nuit pour rejoindre le bateau. Heureusement le vent n'était pas trop fort cette nuit là, tout allait bien à bord.

Le lendemain, nous sommes restés au mouillage pour effectuer différents bricolages et nettoyages. Quels changements de retrouver l'Afrique ! la chaleur, la saleté et la pauvreté qui caractérisent les grandes villes.
Je dis la chaleur mais en fait Dakar a brusquement basculé dans l'hiver avec l'arrivée des vents de nord-est et la température est beaucoup plus douce qu'avant notre séjour en France.

Le lendemain, nous avons passé la journée sur l'île de Gorée en face de Dakar. Cette île qui abrite aujourd hui une foule d'artisans et d'artistes en tous genres étaient autrefois un point de rassemblement des esclaves en partance pour l'Amérique ou les Caraibes. Nous avons dejeuné dans une gargotte africaine à donner des sueurs froides! et notre guide (car il y a toujours un guide) nous a preparé un thé sénégalais : une espèce de boisson très amère et tres sucrée qui se boit en trois fois : une première tasse très amère puis nouvelle infusion et deuxieme tasse et enfin, quand vient la troisieme, on a hâte que cela finisse!

Nos amis sont rentrés de Casamance où ils se sont régalés tant par les paysages que par l'accueil des habitants. Ici tout est différent de Dakar, le dénuement devant les objets de la civilisation ce n'est plus la pauvreté mais une autre forme de vie.

Dommage, nous avons raté cela mais, apres avoir hésité, il nous semble plus raisonnable de reprendre la mer vers les îles du Cap Vert pour rester dans notre programme.

Le 27/11 nous appareillons de Dakar, seuls cette fois, car les catamarans sont partis depuis deux jours et Tiaree est restée en Casamance où ils doivent passer l'hiver.
La premiere journée se déroule correctement. Nous trouvons un alizé assez vigoureux qui nous pousse à bonne vitesse malheureusement nous devons faire du près ce qui n'est pas une allure très confortable par force 5 avec une grosse houle.
Dans la nuit, le pilote automatique fait des siennes et perd le contrôle du bateau. Je mets en route le pilote in board qui fonctionne bien pendant trois heures puis nous lâche, rupture d'une canalisation hydraulique. Nous nous voyons obligés de reprendre la barre ce qui n'a rien de drôle car les embruns inondent sans cesse le cokpit, mais miracle le premier pilote accepte de reprendre du service. Bizzarre!

Les deux journées suivantes nous les passerons dans la cabine secoués comme des pruniers passant juste de temps en temps une tête dans le cokpit pour jeter un coup d oeil sur la route et se prendre une bonne giclée d'embruns. Brigitte apprécie très moyennement cette navigation.

Enfin, le 29 vers 17 heures, nous atteignons l'île de Sal où nous mouillons dans le port de Palmeira.

En mouillant je découvre que la ferrure d'étai avant a lâché, cassée nette, heureusement l'étai largable était en place car le mât ne tenait plus que par un fil!
Nous sommes heureux de retrouver Galatée sur le mouillage puis d'autres bateaux comme Galade que nous avions rencontré à Graciosa et à plusieurs reprises ensuite aux Canaries. Nous rencontrons également un bateau du CNTL, ancien proprietaire d' un Gin Fizz qui avait été racheté deux ans plus tôt par nos amis Carlos et Brigitte. Il se trouve que ce Gin Fizz avait eu le même souci avec sa ferrure d' étrave et il m'a indiqué comment Castaldi lui avait reparé cette pièce. Reste à le faire réaliser ici!

Etrange cette île de Sal, une immense plaine de terre ocre plate et sans végétation, deux villages avec des boutiques équivalentes à ce qu'il y avait dans nos villages il y a 50 ans. Par contre même si la population n'est pas opulente l'ensemble donne une impression de propreté très différente de l'Afrique. Ici peu ou pas de touristes, des îliens presque à l'état pur, pas d'eau courante dans les maisons, un point d'eau dans le village où l'on vend l'eau produite par une usine de désalinisation.
A la différence de l' Afrique, les gens mènent leur vie et semblent pour l' instant ne rien attendre des touristes.
Dire que l'île est belle ce serait mentir à moins d'aimer les plaines désertiques, d' autant que depuis notre arrivée souffle l'harmattan, en fait c'est le nom donné à l'alizée de nord-est. Lorsqu'il dépasse 15 noeuds il est chargé de sable qui se dépose partout. En deux jours le bateau est devenu ocre, tous les cordages, tous les coins et recoins sont ocres comme le paysage alentour.

Le 3/12, apres avoir réparé les différentes avaries, nous reprenons la mer pour l'île de Sao Nicolau distante de 80 miles, c'est trop loin pour pouvoir l'atteindre sur les 12 heures de jour. Nous l'atteignons de nuit et la longeons sur une vingtaine de miles. Heureusement qu'il y a le radar car cette île n'a que deux points lumineux qui sont des villages au fond d'une baie, les caps n'ont aucun phare en état de marche et les relevés cartographiques qui datent du début du siècle précédent sont faux d'un mile environ ce qui rend le GPS peu fiable.

Nous mouillons dans la baie de Tarafal et là, au matin, nous avons la surprise de découvrir d' immenses montagnes qui surplombent la mer, creusées ça et là de gorges dans lesquelles s' épanouissent quelques arbres.
Le village ressemble à Sal mais comme il n y a pas moyen de se procurer de l'argent avec notre carte visa, nous allons jusqu' à la capitale Ribeira Brava en Alluguer (Taxi collectif qui fonctionne comme les taxis brousse)
Et là stupeur!  Nous découvrons des paysages magnifiques sur une route de montagne en pierres noires. Notre taxi serpente sur cette route incroyable où paissent des vaches, des ânes et des chèvres. La route est parfois éboulée avec des effondrements de chaussée balisés à la peinture blanche. Apres avoir franchi le col, nous nous trouvons sur la côte au vent de l'île et là, poussent les bananiers, les cocotiers, les papayes et puis beaucoup de champs de maïs en espalier le long de la montagne et toujours des vallées très profondes creuséees par des oueds, à sec la plupart du temps.
Nous sommes émmerveillés par cette beauté grandiose et ravis de cette découverte.
Malheureusement nous ne pouvons rester trop longtemps car nous souhaitons traverser début Décembre et c'est en mer tandis que nous voguons vers Sao Vicente que j'ai rédigé ce mail.
J'espère pouvoir vous l'adresser de Mindello.